INDICATEURS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE BASE
CATÉGORIE DE REVENUS : REVENU MOYEN INFÉRIEUR
MONNAIE LOCALE : DIRHAM MAROCAIN (MAD)
POPULATION ET GÉOGRAPHIE
- Superficie : 446 550 km2 (2018)
- Population : 36,911 millions d'habitants (2020), soit une augmentation de 1,26 % par an (2015-2020)
- Densité : 83 habitants / km2
- Population urbaine : 63,5 % de la population nationale (2020)
- Taux de croissance de la population urbaine : 2,0 % (pourcentage annuel en 2020)
- Capitale : Rabat (1,5 % de la population nationale, 2020)
DONNÉES ÉCONOMIQUES
- PIB : 276,414 milliards (dollars internationaux PPA courants), soit un PIB par habitant équivalent à 7 369 dollars (2020)
- Croissance du PIB réel : -6,3 % (pourcentage annuel en 2020)
- Taux de chômage : 11.5% (2021)
- Investissements directs étrangers, entrées nettes (IDE): 1 763 (BoP, millions d'USD courants, 2020)
- Formation brute de capital fixe (FBCF): 26,4 % du PIB (2020)
- IDH : 0,686 (moyen), rang 121 (2019)
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DU CADRE DE GOUVERNANCE PLURI-NIVEAUX
La constitution de 2011 a établi le Royaume du Maroc comme une monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale. Le roi est le chef de l'État. Le chef du gouvernement est le premier ministre, nommé par le roi en fonction des résultats des élections à la Chambre des représentants. Le parlement comprend deux chambres : La Chambre des représentants dont les membres sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans et la Chambre des conseillers dont les membres sont élus indirectement par les collèges électoraux locaux et nationaux pour un mandat de 6 ans. Les trois cinquièmes des membres de la Chambre des conseillers représentent des gouvernements infranationaux. Le nombre de conseillers par région est déterminé en fonction de sa population. Un tiers des membres est élu au niveau de chaque région par le conseil régional parmi ses membres. Les deux tiers restants sont élus par un collège électoral composé des membres des conseils communaux, préfectoraux et provinciaux de chaque région. Le Nouveau Modèle de Développement publié en 2021 jette les bases d'un développement territorial équilibré, reflétant sur le terrain le choix du progrès de la régionalisation, à travers le processus de décentralisation et de déconcentration.
Selon l'article 1 de la Constitution, "l'organisation territoriale du Royaume est décentralisée, basée sur la régionalisation avancée". Le titre IX (articles 135 à 146) est entièrement consacré aux "régions et collectivités locales" et l'article 136 reconnaît l'autonomie locale : L'article 136 reconnaît l'autonomie locale : "l'organisation territoriale du Royaume est fondée sur les principes de libre administration, de coopération et de solidarité". La constitution établit un système infranational à trois niveaux comprenant les régions au niveau supérieur, les préfectures (zones urbaines) ou les provinces (zones rurales) au niveau intermédiaire et les municipalités (communes) au niveau inférieur. Les régions, en tant qu'entités autonomes, sont une nouveauté dans le système marocain de gouvernance à plusieurs niveaux. La Constitution de 2011 a introduit des élections directes pour les conseils régionaux, qui étaient auparavant nommés par les autorités centrales.
La réforme marocaine de la décentralisation est basée sur le concept de "régionalisation avancée", développé par une Commission Consultative de la Régionalisation chargée en 2010 par le roi de l'élaboration de la réforme. La réforme est la pierre angulaire d'un nouveau modèle de développement socio-économique et place les régions au centre de la mise en œuvre des politiques de développement territorial. Ce processus de régionalisation conduit également à une redéfinition des relations entre le gouvernement central et les gouvernements régionaux. Les régions disposent désormais de compétences exclusives, partagées et transférées, ainsi que de ressources humaines et financières. En septembre 2021, le Maroc a organisé les dernières élections législatives, régionales et municipales, qui visent à doter les conseils régionaux d'une plus grande autonomie.
Outre les institutions décentralisées au niveau infranational, l'État dispose toujours d'une administration déconcentrée à chaque niveau territorial (voir ci-dessous).
ORGANISATION TERRITORIALE |
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NIVEAU MUNICIPAL | NIVEAU INTERMÉDIAIRE | NIVEAU RÉGIONAL | |
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Municipalité (Commune Urbaine et Commune Rurale) )الجماعة الحضرية و الجماعة القروية ( |
Préfecture et Province (Préfecture et Province) )عمالة و إقليم ( |
Région (Région) (جِهَة) |
DESCRIPTION GÉNÉRALE : Le Royaume du Maroc est divisé en régions, en gouvernements de niveau intermédiaire, y compris les préfectures et les provinces, et en municipalités (communes). Toutes ces entités disposent d'un organe délibérant appelé conseil (régional, provincial/préfectoral et municipal) dont les membres sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de six ans. Ils sont dirigés par un président élu par les conseillers. Trois lois organiques ont été adoptées en juin 2015 pour définir plus précisément l'organisation territoriale et la répartition des compétences : la loi organique n° 111-14 relative aux régions, la loi organique n° 112-14 relative aux préfectures et aux provinces et la loi organique n° 113-14 relative aux communes.
NIVEAU RÉGIONAL/PROVINCIAL : Le nombre actuel de régions résulte d'un nouveau découpage du territoire qui en a réduit le nombre. Les régions sont très diversifiées en termes de taille géographique et démographique et de richesse. En 2019, 58% de la richesse nationale est concentrée dans les trois régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Les disparités en termes de PIB régional sont importantes et se creusent. La loi organique n°111-14 relative aux régions définit la région comme l'une des subdivisions territoriales du Royaume. C'est une collectivité territoriale de droit public qui bénéficie d'une autonomie administrative et financière. Elle constitue un niveau de l'organisation territoriale décentralisée du Royaume, basée sur la nouvelle réforme de la régionalisation avancée. Cette réforme fait de la région un cadre pertinent pour le déploiement des politiques territoriales.
NIVEAU INTERMÉDIAIRE : Comme le prévoit la loi organique n° 112-14, les préfectures et les provinces forment, au niveau territorial, un niveau intermédiaire entre les régions et les communes. Les préfectures se trouvent dans les zones urbaines, tandis que les provinces comprennent des districts ruraux. Elles sont gérées par un conseil, élu au scrutin indirect et composé des conseils des communes membres, qui gère ce niveau d'organisation territoriale selon les principes de la libre administration et de la gouvernance.
NIVEAU MUNICIPAL : Les municipalités sont très diverses. La taille moyenne des communes est importante (environ 23 235 habitants). Le Maroc dispose également d'un réseau d'environ 25 000 villages et localités rurales, qui n'ont pas de personnalité juridique. Les communes les plus peuplées en 2022 sont estimées à Casablanca, Marrakech, Tanger-Assilah, Fès et Kénitra. Elles sont gérées par un conseil municipal et subdivisées en arrondissements. Elles n'ont pas de personnalité juridique mais disposent d'une autonomie administrative et financière, ainsi que de conseils d'arrondissement. La région "Casablanca-Settat" est la région la plus peuplée (7,4 millions d'habitants estimés en 2020, soit plus de 20 % de la population nationale). Les communes sont gérées par un conseil municipal, dont les membres sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de six ans. Le nombre de conseillers municipaux à élire varie de 11 à 61, selon le nombre d'habitants de la commune. Pour les arrondissements, ce nombre varie de 81 à 131.
ADMINISTRATION TERRITORIALE DE L'ÉTAT : Le gouvernement central dispose également d'une administration déconcentrée à chaque niveau territorial, dirigée par un wali au niveau régional, un gouverneur dans la préfecture ou la province et un pacha (municipalité urbaine) et un chef de cercle (municipalité rurale). Les walis et les gouverneurs sont nommés par le roi.
Compétences des collectivités territoriales
L'attribution des responsabilités est basée sur les principes de subsidiarité (art. 140 de la Constitution de 2011), de solidarité (entre les municipalités et les régions) et de coopération (aux niveaux national et international), ainsi que sur les principes de responsabilité, d'évaluation et de contrôle. En principe, toutes les autorités locales sont responsables, dans leur domaine respectif, de la planification, de la programmation et de la promotion du développement économique, social et culturel de leur circonscription.
Selon les lois organiques de 2015, les gouvernements infranationaux ont trois types de responsabilités : exclusives, partagées et transférées. Les compétences exclusives désignent les responsabilités exercées exclusivement par chaque niveau de gouvernement infranational. Les responsabilités partagées sont celles qui sont exercées dans le cadre de contrats entre les gouvernements infranationaux et le gouvernement central. Les compétences transférées sont celles qui sont transférées par l'État, sur la base du principe de subsidiarité. En vertu de l'art. 140 de la Constitution de 2011, le gouvernement central décide quelles compétences peuvent être transférées aux gouvernements locaux. Tout transfert de compétences doit s'accompagner d'un transfert des ressources ultérieures nécessaires à leur mise en œuvre.
Les régions sont principalement considérées comme des "zones de développement économique et social". Elles sont chargées de concevoir des stratégies et des plans régionaux économiques, sociaux et d'aménagement du territoire. En particulier, les régions doivent élaborer leurs plans de développement régional (PDR) et créer des agences régionales pour la mise en œuvre des projets (AREP). Les préfectures et les provinces sont chargées de promouvoir le développement social, en particulier dans les zones rurales. Elles sont également chargées de renforcer l'efficacité, la solidarité et la coopération entre les municipalités situées sur leurs territoires respectifs. Les municipalités sont chargées de fournir des services locaux aux citoyens et de promouvoir le développement local. Plusieurs grandes villes ont créé des sociétés de développement local (SD L) comme nouveau mode de gestion des services publics locaux (par exemple, Casa Transport, créée en 2008 pour exploiter le tramway).
Principales compétences par fonctions et sous-fonctions |
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FONCTIONS ET SOUS-FONCTIONS | Niveau régional/provincial | Niveau intermédiaire | Niveau municipal |
---|---|---|---|
1. Services publics généraux (administration) | Administration interne | Administration interne | Administration interne |
2. Sécurité et ordre public | Services d'ambulance et d'urgence | ||
3. Affaires économiques / transports | Développement économique régional ; développement rural (centres agricoles) ; promotion du tourisme ; élaboration d'un plan de transport régional ; élaboration d'un plan de développement régional ; activités non agricoles et entretien des routes non classées ; promotion de l'efficacité énergétique. | Construction et entretien des routes préfectorales et provinciales et entretien des pistes rurales ; développement des zones montagneuses et oasiennes ; développement économique rural ; transports publics ; construction et entretien de petites et moyennes structures hydroélectriques. | Développement économique local, emploi et soutien aux activités économiques et aux entreprises ; marchés et foires ; abattoirs et transport d'animaux ; routes locales ; transports publics ; tourisme local. |
4. Protection de l'environnement | Gestion des ressources naturelles, Gestion des parcs régionaux protégés et des forêts aLutte contre la pollution et la désertification | - | Protection de l'environnement ; contribution à la gestion côtière ; parcs et espaces verts. |
5. Logement et équipements collectifs | Electrification et alimentation en eau potable de villages isolés ; promotion du logement social ; développement d'une stratégie régionale pour l'eau et l'énergie. | Détecter les besoins de la population en matière de logement ; Accès à l'eau et à l'électricité en milieu rural (partagé). | Aménagement du territoire et élaboration d'un plan local ; Distribution d'électricité ; Éclairage public ; Entretien des cimetières et des lieux de sépulture ; Collecte des déchets ; Nettoyage des places publiques. |
6. Santé | Détection des besoins de la population en matière de santé, de prévention et d'hygiène ; | Cliniques et centres de soins locaux. | |
7. Loisirs, culture et religion | Promotion des sports et des loisirs ; préservation des sites archéologiques et patrimoniaux ; promotion des festivals et des événements ; entretien des monuments, gestion des institutions culturelles | Détecter les besoins culturels et sportifs de la population. | Préservation de la culture locale et des activités culturelles ; Gestion des équipements socioculturels et sportifs ; Aires de camping et espaces récréatifs ; |
8. Éducation | Formation professionnelle, formation continue et emploi ; | Détecter les besoins de la population en matière d'éducation ; Transport scolaire dans les zones ruralesMise à niveau de l'éducation (partagée) | Éducation primaire et de base (construction d'écoles) |
9. Protection sociale | Développement social;Réduction de la pauvretéMise à niveau sociale (partagée) |
Finances infranationales
Champ d'application des données fiscales: Régions, préfectures, provinces et municipalités. | Autre | Disponibilité des données fiscales : Moyenne |
Qualité/fiabilité des données fiscales : Moyenne |
INTRODUCTION GÉNÉRALE : Selon l'article 141 de la Constitution, les gouvernements subnationaux sont financés par des ressources financières transférées par le gouvernement central et par leurs propres revenus. Le même article stipule que tout transfert de compétences de l'État vers les collectivités locales doit s'accompagner d'un transfert des ressources correspondantes. Une importante réforme fiscale a été lancée en 2007 avec la promulgation de la loi n° 47-06 relative à la fiscalité des collectivités territoriales, complétée par la loi 39-07, qui distingue les impôts régionaux, provinciaux et préfectoraux, et les impôts communaux. Une nouvelle loi sur les finances locales a été adoptée en 2009 pour moderniser le système des finances locales. Cet ensemble juridique a été complété par des dispositions fiscales dans la loi organique 111-14 de 2015 sur les collectivités territoriales.
Dépenses infranationales par classification économique |
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2020 | Dollars PPA / habitant | % DU PIB | % des recettes publiques | % du total infranational |
---|---|---|---|---|
Dépenses totales | 268 | 3.6% | 11.7% | 100% |
Dépenses courantes | 165 | 2.2% | 9.9% | 61.7% |
Dépenses de personnel | 83 | 1.1% | 9% | 30.9% |
Consommation intermédiaire | 7 | 1% | 17.9% | 28.1% |
Dépenses sociales | - | - | - | - |
Subventions et transferts courants | - | - | - | - |
Charges financières | 7 | 0.1% | 3.7% | 2.7% |
Autres | - | - | - | - |
Dépenses en capital | 103 | 1.4% | 16.6% | 38.3% |
Transferts en capital | - | - | - | - |
Investissement direct (ou FBCF) | - | - | - | - |
% des dépenses des administrations publiques
- Dépenses totales
- Dépenses de personnel
- Dépenses sociales courantes
- Investissements directs
- 0%
- 3%
- 6%
- 9%
- 12% 15%
Dépenses infranationales en % du PIB
- Dépenses de personnel
- Consommation intermédiaire
- Dépenses sociales courantes
- Subventions et autres transferts courants
- Charges financières + autres dépenses courantes
- Dépenses en capital
- 5% 4%
- 3%
- 2%
- 1%
- 0%
DÉPENSES : Les dépenses des administrations infranationales restent faibles, avec seulement 11,7 % des dépenses publiques et 3,6 % du PIB en 2020. Ce ratio n'a pas évolué, malgré le processus de décentralisation en cours (les dépenses publiques et le pourcentage du PIB étaient équivalents à 11,8 % et 3,4 % respectivement en 2016). Les dépenses de personnel représentent moins d'un tiers des dépenses des collectivités territoriales. Elles constituent une part importante des budgets municipaux, ainsi que des préfectures et des provinces (respectivement 48,3 % et 39,2 %). La part des administrations infranationales dans les dépenses publiques de personnel reste faible et n'a augmenté que de 0,2 % par rapport à 2016.
INVESTISSEMENT DIRECT : Il n'existe pas de données récentes sur les investissements directs.
Dépenses infranationales par fonctions de gouvernement
ⓘ Pas de données détaillées disponibles pour ce pays
Recettes infranationales par catégorie |
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2020 | Dollars PPA / habitant | % DU PIB | % des recettes publiques | % du total infranational |
---|---|---|---|---|
Recettes totales | 257 | 3.4% | 15% | 100% |
Recettes fiscales | 207 | 2.8% | 14.6% | 80.6% |
Dotations et subventions | 28 | 0.4% | - | 10.8% |
Tarifs et redevances | 15 | 0.2% | - | 5.7% |
Revenus des actifs | 7 | 0.1% | - | 2.8% |
Autres recettes | 0 | 0% | - | 0% |
Répartition des recettes par catégorie
- 100% 80%
- 60%
- 40%
- 20%
- 0%
- Recettes fiscales
- Dotations et subventions
- Tarifs et redevances
- Revenus de la propriété
- Autres recettes
Recettes infranationales en % du PIB
- Recettes fiscales
- Dotations et subventions
- Tarifs et redevances
- Revenus de la propriété
- Autres recettes
- 5% 4%
- 3%
- 2%
- 1%
- 0%
DESCRIPTION GÉNÉRALE : Les recettes des administrations infranationales représentaient 3,4 % du PIB et 15 % des recettes publiques totales en 2020. Les dons et subventions représentaient 10,8 % des recettes des administrations infranationales, tandis que les recettes fiscales en représentaient 80,6 %.
RECETTES FISCALES : Les impôts des gouvernements infranationaux se composent d'impôts partagés avec le gouvernement central (75 % des impôts des gouvernements infranationaux) et d'impôts locaux propres (25 %). Les gouvernements infranationaux ont un pouvoir sur l'assiette et le taux d'imposition des taxes locales. Trois taxes sont collectées par l'administration fiscale générale : la taxe de résidence, également appelée "taxe urbaine" (taxe d'habitation), la taxe surles servicescommunaux (taxe sur les services municipaux) et la taxe professionnelle (taxe professionnelle). Les communes perçoivent directement deux autres taxes liées à la propriété : la taxe sur les terrains urbains non bâtis et la taxe sur la construction de bâtiments et d'infrastructures connexes. Ces cinq taxes constituent les taxes récurrentes sur les biens immobiliers. Les autres impôts gérés par les gouvernements infranationaux comprennent les taxes municipales (par exemple, la taxe sur les boissons, la taxe touristique, la taxe sur l'eau en bouteille, la taxe sur les transports publics, la taxe sur les activités d'extraction dans les carrières) ; les taxes préfectorales/provinciales (taxe sur le permis de conduire, taxe sur les inspections de véhicules, taxe sur la vente de produits forestiers) ; et les taxes régionales (taxe sur les permis de chasse, taxe sur les mines, taxe sur les services portuaires).
En 2020, la loi n° 07.20 sur la fiscalité locale a été publiée, modifiant et complétant la loi n° 47.06 sur la fiscalité locale. Son principal objectif est d'augmenter les ressources propres des collectivités locales, d'élargir l'assiette fiscale, d'améliorer la gouvernance du régime fiscal infranational, ainsi que de parvenir à la justice et à l'équité fiscale. La taxe sur la construction de bâtiments et d'infrastructures connexes et la taxe sur les terrains urbains non bâtis seront étendues aux projets de restauration de bâtiments, à la réhabilitation de bâtiments non conformes et aux démolitions nécessitant un permis de construire. Par ailleurs, la taxe de séjour sera étendue aux résidences meublées louées en ligne via la plateforme Airbnb.
DOTATIONS ET SUBVENTIONS : Il existe deux types de transferts intergouvernementaux : l'un constitué de parts d'impôts nationaux, qui sont redistribuées aux gouvernements subnationaux, et l'autre catégorie, qui est constituée de subventions (Fonds de concours et subventions). Toutes les collectivités territoriales reçoivent une part de la TVA : 1 % pour les régions et 30 % pour les préfectures/provinces et les municipalités. La TVA est cependant une source de revenus mineure pour les régions, qui ont bénéficié, depuis la loi organique n° 111-14, d'un panier d'impôts plus diversifié. Cette loi prévoyait l'attribution progressive aux régions des recettes d'au moins 5 % (2 % en 2016) de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), 5 % (2 % en 2016) de l'impôt sur les sociétés (IS) et 20 % des recettes de la taxe sur les contrats d'assurance. Dans l'ensemble, ces trois taxes représentaient 36 % des recettes régionales totales en 2016.
La répartition annuelle entre les différents gouvernements infranationaux est basée sur une formule afin de réduire les déséquilibres verticaux et horizontaux. Pour les municipalités, il existe trois critères quantitatifs : Une partie forfaitaire (transfert minimum à toutes les municipalités) ; une partie basée sur la capacité de mobilisation fiscale (critères redistributifs) ; et une troisième partie basée sur l'effort fiscal (critères incitatifs). La part de la TVA transférée aux préfectures et aux provinces est basée sur une série de critères dont le montant annuel des salaires du personnel et l'importance de la population et de la superficie.
La Constitution a prévu la création de deux fonds régionaux en 2016 : (i) un fondsde mise à niveau sociale pour atténuer les inégalités en matière de développement humain, d'infrastructures et d'équipements, notamment dans les domaines de l'eau potable et de l'électricité, du logement, de la santé, de l'éducation, des routes et des télécommunications ; et (ii) unfonds de solidarité interrégionale pour réduire les disparités entre les régions. 50 % des transferts du gouvernement central aux régions sont redistribués à parts égales à toutes les régions : 35,5 % en fonction de la population régionale et 12,5 % en fonction de leur superficie.
AUTRES RECETTES : Les administrations infranationales perçoivent des redevances et des droits d'utilisation pour les services. Elles tirent également des revenus des actifs municipaux, principalement ceux générés par les biens immobiliers et les intérêts générés par les fonds de trésorerie.
Règles budgétaires et dette infranationale
ⓘ Pas de données détaillées disponibles pour ce pays
REGLES FISCALES : La loi sur les finances locales de 2009 et le décret n° 2-09-441 de 2010 établissent les principes fondamentaux, les règles applicables à l'exécution des opérations de recettes et de dépenses et aux opérations de trésorerie, les règles comptables, la réglementation budgétaire, la responsabilité et le contrôle.
ENDETTEMENT : Les collectivités locales peuvent contracter des emprunts, mais uniquement auprès duFonds d' équipement communal (FEC), qui est une banque publique supervisée par le gouvernement central et spécialisée dans le financement infranational. Les emprunts doivent être approuvés par le ministre de l'intérieur et sont réservés au financement de projets d'investissement ("règle d'or"). D'autres règles prudentielles s'appliquent : avoir un ratio d'endettement inférieur à 40 % ; générer une épargne et des excédents futurs pouvant couvrir la totalité du service de la dette ; participer au financement du projet avec une contribution minimale de 20 % de son coût ; et posséder les ressources humaines nécessaires pour mener à bien le projet,
les ressources matérielles et organisationnelles nécessaires à la mise en œuvre du projet.
En janvier 2022, le Conseil de gouvernement a adopté trois décrets (n° 2.22.31, n° 2.22.32 et n° 2.22.33) visant à modifier et à mettre à jour les règles régissant les opérations d'emprunt contractées par les régions, les provinces et préfectures et les municipalités (respectivement décret n° 2.17.294, n° 2.17.295 et n° 2.17.296). Les trois décrets fixent la possibilité d'émettre des titres de créance, de réaliser des opérations de titrisation et de contracter un emprunt auprès d'agences de coopération internationale. L'objectif est d'accompagner l'évolution du secteur financier au Maroc et d'ouvrir de nouvelles perspectives pour le financement des communes, afin de leur permettre de répondre aux besoins inhérents à leur développement et de contribuer à la mise en œuvre des recommandations contenues dans le Nouveau Modèle de Développement (NMD).
Impact de la crise du COVID-19 sur l'organisation et les finances des collectivités territoriales
GESTION DE LA CRISE A L'ÉCHELLE TERRITORIALE : Le Fonds d'Equipement Communal (FEC) a lancé son Plan de Continuité d'Activité (PCA) en mars 2020, ce qui lui a permis de maintenir l'activité de la banque et de répondre, dans les délais, aux besoins des collectivités locales en matière de mobilisation des financements. Le Conseil d'Administration s'est réuni en mai 2020 pour approuver le versement par le FEC d'une contribution de 100 millions de dirhams au profit du fonds spécial pour la gestion de la pandémie liée au COVID-19.
Il convient enfin de souligner que le FEC a pu maintenir fin 2020 pratiquement le même niveau d'engagements qu'en 2019 malgré les impacts de la crise sanitaire liée au COVID-19 sur le volume d'investissement local des collectivités territoriales. Par ailleurs, la crise sanitaire et économique provoquée par la propagation de la pandémie de COVID-19 a impacté le rythme de mise en œuvre de certains projets financés, qui ont connu un décalage dans le temps. A cet effet, les décaissements sur prêts sont fixés à 3 510 dirhams pour l'exercice 2020, soit une baisse de 16% par rapport à 2020. Ces décaissements ont contribué au financement de 158 projets couvrant différents secteurs d'infrastructures et de superstructures en milieu urbain et rural.
MESURES D'URGENCE MISES EN ŒUVRE POUR FAIRE FACE À LA CRISE AU NIVEAU INFRANATIONAL : Pendant la pandémie de COVID-19, les gouvernements infranationaux ont développé des mesures pour faciliter l'accès des citoyens à leurs services, tout en essayant de garantir leur protection. Les services administratifs ont été numérisés, lorsque les conditions étaient réunies, et les services de santé de base ou d'urgence ont été maintenus malgré la pression exercée sur le système de santé. Les régions se sont mobilisées dans plusieurs domaines pour faire face à cette crise : soutien aux entreprises et aux coopératives via le programme "Intilaka", consolidation de l'économie sociale et solidaire, soutien au tourisme et développement local.
IMPACTS DE LA CRISE SUR LES FINANCES INFRANATIONALES : Les dépenses totales des gouvernements subnationaux ont chuté de 11% en 2020 par rapport à 2019. Cela comprend une diminution de 21 % des investissements directs et de 19 % des subventions et des transferts courants. D'autre part, les recettes totales des gouvernements infranationaux ont diminué de 12 % au cours de la même période. Cela comprend une diminution de 19 % des recettes fiscales, de 18 % des recettes provenant des actifs et de 9 % des dons et subventions.
Les municipalités ont été fortement touchées par la crise du COVID-19. En conséquence, la Direction générale des collectivités locales du ministère de l'Intérieur a demandé aux municipalités de se limiter aux dépenses obligatoires en 2020. Ces dépenses comprennent (i) les salaires des fonctionnaires, (ii) les frais de gestion déléguée (distribution d'eau et d'électricité, propreté, transports publics, etc.), (iii) les frais d'entretien des équipements essentiels (par exemple, l'éclairage public), (iv) le remboursement des crédits, et (v) les dépenses liées à COVID-19 (par exemple, la désinfection, les équipements de protection, etc.)
Au niveau des préfectures et des provinces, la crise a eu un impact significatif sur l'épargne nette. Cependant, elles ont pu maintenir un niveau de ressources suffisant pour remplir leurs fonctions et honorer leurs engagements en matière de dette. Les régions ont été les moins touchées par la crise. Elles ont conservé un niveau de ressources suffisant, ce qui leur a permis de maintenir leurs investissements pour stimuler l'économie locale.
PLANS DE STIMULUS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX : Les autorités marocaines ont mis en œuvre un plan de relance qui se concentre sur des secteurs stratégiques clés (par exemple, les chaînes de valeur mondiales, l'investissement, la numérisation et le secteur de la santé). Le Maroc a également engagé une réforme des centres régionaux d'investissement, qui sont les principaux prestataires de services aux entrepreneurs au niveau régional, fournissant une assistance financière, juridique et technique aux PME dans leur processus de création, ainsi que des mesures de soutien pendant la pandémie. Le gouvernement marocain a également créé "l'Agence Nationale de Gestion Stratégique des Participations de l'État" afin de centraliser la propriété de l'État dans les entreprises publiques.
Bibliographie
Indicateurs socio-économiques |
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Source | Institution/Auteur |
---|---|
Indicateurs de développement dans le monde | Banque mondiale |
Lien : https://data.worldbank.org/indicator/ | |
Perspectives démographiques mondiales | Nations Unies |
Lien : https://population.un.org/wpp/ | |
Statistiques démographiques et sociales | Nations Unies |
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Taux de chômage par sexe et par âge | ILOSTAT |
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Indice de développement humain (IDH) | Programme des Nations unies pour le développement ; Rapports sur le développement humain |
Lien : http://hdr.undp.org/en/content/human-development-index-hdi | |
Annuaire statistique du Maroc. | Haut Commissariat au Plan |
Lien : https://www.hcp.ma/downloads/Annuaire-statistique-du-Maroc-version-PDF_t11888.html |
Autres sources d'information |
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Source | Institution/Auteur | Année |
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Lien : https://www.chambredesrepresentants.ma/sites/default/files/nrri_fr.pdf | ||
Rapport d'Activité 2016 | Fonds d'Équipement Communal FEC | 2019 |
Lien : http://www.ammc.ma/sites/default/files/DR_FEC_020_2019.pdf | ||
Gouvernement ouvert à Salé, Maroc | OCDE | 2019 |
Lien : https://www.oecd-ilibrary.org/governance/open-government-in-sale-morocco_bd2a5456-en | ||
Les 12 recommandations des Assises nationales de la régionalisation avancée | Medias24 | 2019 |
Lien : https://www.medias24.com/les-12-recommandations-des-assises-nationales-de-la-regionalisation-avancee-2-6417.html | ||
Dialogue Maroc-OCDE sur les politiques de développement territorial : Enjeux et Recommandations pour une action publique coordonnée | OCDE | 2018 |
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Déconcentration, décentralisation politique et fiscale, au Maroc | M. Elkhdari | 2018 |
Lien : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01774928/document | ||
Digital Government Review of Morocco - Jeter les bases de la transformation numérique du secteur public au Maroc | OCDE | 2018 |
Lien : https://www.oecd.org/gov/digital-government-review-of-morocco-9789264298729-en.htm | ||
La décentralisation au Maroc : La réforme en cours et sa contribution possible à la libéralisation politique | A. Houdret et A. Harnisch | 2017 |
Lien : https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2966088 | ||
RAPPORT SUR LA PERFORMANCE DE LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES | PEFA | 2016 |
Lien : https://www.pefa.org/sites/pefa/files/assessments/reports/MA-Sep16-PFMPR-Public-with-PEFA-Check.pdf | ||
Rapport sur l'évaluation de la fiscalité locale : synthèse | Cour des Comptes du Maroc | 2015 |
Lien : http://www.courdescomptes.ma/fr/Page-27/publications/rapport-thematique/rapport-sur-levaluation-de-la-fiscalite-locale--synthese/2-122/ | ||
Discipline budgétaire et financière | Cour des Comptes du Maroc | 2014 |
Lien : http://www.courdescomptes.ma/fr/Page-66/discipline-budgetaire-et-financiere/ |